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JOURNAL DE MARIE LENÉRU

comme sous Philippe V, écrit le consul et la translation était sans précédent depuis 1806. » Il fallut d’abord voir l’évêque, ensuite l’autorité civile réunit une junte, et ceux-ci ne pouvaient rien. Alors un décret de Madrid qui s’en fut à la signature royale, et cela ne suffisant pas, un ordre royal enfin — manu propria mando. Le cercueil attendit longtemps dans le caveau d’un grand d’Espagne, les nobles ayant seuls des sépultures particulières au cimetière de Ténériffe.

Ténériffe ! Voici ce que je trouve dans le journal d’aspirant de mon père au timbre de la « Guerrière. »

« Arrivé aujourd’hui vers midi à Ténériffe… Ici j ai fermé mon cahier, la musique répétait le chœur de Roland à l’avant de la batterie Montjoye et Charlemagne !

Roncevaux, vallon sombre.
Prête ton ombre
À leurs tombeaux.

« Toutefois je n’ai pas quitté la terre espagnole. Ici, comme au val célèbre, le pavillon jaune à bandes rouges se déploie. »


18 octobre.

Comme on devrait toujours écrire ! Qu’aurais-je de mon père sans son journal d’aspirant ? Eh bien, !