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ANNÉE 1902

« Une gastralgie d’entrailles, » pas de fièvre, mais épuisement et cela d’une promptitude qui déroute les six médecins de « La Loire » et les trois médecins de Ste-Croix. Mais mourir ainsi… si jeune, avec un tel avenir, chez ces Espagnols quand tous les Français sont partis ? Je garderai toujours la révolte de cette mort.

Ses camarades Fournier, Courejolles sont aujourd’hui les chefs. La mort des jeunes gens est plus affreuse que celle des jeunes femmes, ils perdent tellement plus !

Quel est ce consul qui le veille et qui le pleure sans même le connaître assez pour le savoir marié ? M. Chassériau a continué d’écrire à maman — veuve à 21 ans — de longues lettres, et nous avons les portraits de toute sa famille. Un sous-officier aussi ne l’a pas quitté — Adrien Harrison — et l’infirmier fut parfait. « Il a été admirablement soigné, vous pouvez en être sûr, M. l’amiral, ce pauvre jeune homme était sympathique à tous ceux qui l’approchaient. » Vraiment les Espagnols ont été parfaits. Le gouverneur Ximènès de Sandoval écrit une lettre émue à grand-père, et lui envoie l’Epoca, premier journal de Madrid, où il a fait insérer une note sur les regrets laissés par l’officier français.

Et puis toute la lugubre négociation : Les prêtres de Ténériffe ne laissaient pas inhumer, « tout se passait