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XVIII
PRÉFACE

d’Islande j’ai trouvé cela très joli, justement en regardant l’Illustration anglais j’ai vu une image qui représentait de pauvres gens chassés de leur chaumière parce qu’ils ne pouvaient pas la payer et je me suis dit qu’il fallait que je fasse une histoire là-dessus (puisque j’ai la manie d’en faire) au lieu de faire toujours des avantures belliqueuses ; alors après mon journal je ferai le plan de mon histoire, je la soignerai le mieux que je pourrai car c’est un très joli sujet et et qui mérite d’être bien traité ; avant de commencer à m’y mettre, je ferai une petite prière au bon Dieu pour lui demander de m’inspirer et que je ne fasse trop mal mon livre. »

Le lendemain elle mit son projet à exécution :

« Enfin ! j’ai fait le canevas de mon histoire je trouve qu’elle sera très jolie aujourd’hui il s’agit de la commencer, c’est à mon avis la chose la plus difficile ; tous les lundis je prendrai l’habitude de corriger l’ouvrage que j’aurais fait dans la semaine et j’espère que comme ça je réussirai à faire quelque chose de pas trop mal ; je dédierai mon histoire à Fernande.

La littérature ne la détourne pas complètement de la musique, car elle nous apprend qu’elle étudie au piano l’accompagnement de « Dites la jeune belle », et comme la musique adoucit les mœurs, elle trouve plus gentille cette Mathilde qu’elle avait naguère, la tentation de