Les lettres de Renan à sa sœur, si elles n’étaient pas de lui, ce serait bien ennuyeux. Il a beau dire, ce n’est pas saint Sulpice qui lui a appris à écrire.
Il est impossible de tomber sur des lettres plus séminaristes ! Quand il parle à Henriette de projets d’avenir et de réunions : Tu en étais toujours partie intégrante !.. Quand on sort du XVIIIe siècle et du prince de Ligne ! Et comme ces malheureux devaient s’ennuyer mutuellement, Henriette n’a pas un récit de Pologne. Ils se répètent à satiété.
Il est intéressant de rapprocher les impressions de séminaire de celles de Lacordaire : « Vous ne savez pas un de mes enchantements, c’est de recommencer une jeunesse. Je me plais à me faire aimer, à conserver, dans un séminaire, quelque chose de l’aménité du monde. » Ceci est de Lacordaire, bien entendu. Il faut charmer pour être charmé.
Aujourd’hui j’ai vu la surface de l’eau, l’horizontalité de la rade. Le château reprend son air de pierre, c’est comme si le tact était rendu à mes yeux.
Je croyais si bien me souvenir ! En dix ans j’ai tout oublié… Comme je sens que j’ai été morte, je