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JOURNAL DE MARIE LENÉRU


1er  avril.

Dieu ! que j’aime le prince de Ligne. C’est de l’Athos et du XVIIIe siècle en plus. C’est même Athos et Bragelonne ces princes de Ligne, père et fils. Mais avouez-le donc qu’il n’y a que les gens d’esprit qui sachent s’aimer ! Eux seuls peuvent ressentir tout le charme d’un être. Voyez ces trois intellectuels, la Trinita Stessa, disait un cardinal : François 1er, Louise de Savoie, Marguerite d’Angoulême. Nous aurons beau faire les naïfs, on n’aime que l’intelligence. Elle est la splendeur morale et physique, car elle n’est pas elle-même si elle ne communique au moins la beauté du mouvement, du regard et de la voix, la beauté éloquente par définition.

Le socialisme, comme paradis. Beaucoup plus parfait, mais on regrette la terre.


2 avril.

J’ai lu un article de Mirbeau : « Propos galants sur les femmes ». Ce sont des plaisanteries assez grossières, assez masculines contre le féminisme.

Comment n’imaginent-ils pas, qu’au point de vue maternel même, une femme doit avoir dans l’existence une vie, des habitudes et des aptitudes « par