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IX
PRÉFACE

allons dîner, alors je commence vite. Je suis assez contente de moi aujourd’hui je n’ai pas perdu mon temps, seulement je crois avoir fait une ou deux petites craques assommantes qui viennent me gâcher toute ma journée.

« Hier j’ai lu dans Victor Hugo Zaharie en somme c’est son histoire ; son éducation a été faite par un prêtre qui lui enseignait son à peu près car comme il le dit car toutes les religions sont des à peu près et qu’on brise l’esprit des enfants en la leur enseignant mais qu’heureusement il ne leur en restait pas toujours tant que cela preuvre Voltaire, où a-t-il la tête ? eh bien est-ce que c’est la chose que Voltaire a fait de mieux ? est-il permis de penser comme cela, dans ses poésies il a bien recours à Dieu ! pourquoi blâme-t-il son culte, ce n’est pas non plus lui aussi ce qu’il fait de mieux, maintenant qu’il est mort il ne doit plus penser comme cela ! ah ça j’en ai bien la conviction. »

Le Dimanche 13 février, elle prend une grande résolution :

« Encore une nouvelle entreprise ! Espérons qu’elle réussira ! J’ai entrepris de faire un idéal de la vie que je tâcherai de suivre autant que possible mais je ne promets rien ».

Et maintenant, un peu de coquetterie :

« Oh ! que je suis contente ! que je suis contente !