Je suis si nerveuse, si saturée d’ennui, indifférente à tout… Je lis huit heures par jour et je me sens désœuvrée. Il y a des moments où je ne doute de rien. D’autres, par leur vacuité, devraient me faire mourir, comme un trou à l’âme, une chute dans le temps.
À force de lire des vies, des « journal », une mélancolie vous prend : toujours la fin par la torture, il n’y a qu’elle pour nous chasser de ce monde…
Quand je dis mélancolie !
Je ne veux plus d’un travail d’écolière. Il faut savoir tout ce qu’on veut savoir avant vingt ans. Après, respirer, voir, entendre, et surtout ne rien faire ! Je hais les gens dont on me dit « qu’ils ne perdent pas une minute ». « Il faut toujours qu’elle ait un ouvrage dans les mains ». Ah ! savoir ne rien faire…
Quand on me voit dans un fauteuil ou immobile en chemin de fer, on s’étonne : tu es malade ? Au
- ↑ Près de Lorient