ou cierge en habit de devocion, du commun plus de xlm personnes avecques, tous nuds piez et à jeun, sans autres secrettes abstinances, bien plus de iiiim torches allumées. En ce point allèrent portant les sainctes reliques à Sainct-Jehan en Grève ; là prindrent le precieulx corps Nostre Seigneur, que les faulx juifs boullirent[1], en grant pleur, en grans lermes, en grant devocion, et fut livré à iiii evesques, lesquelx le portèrent dudit moustier à Saincte-Geneviefve, à telle compaignie du peuple commun, car on affirmoit que ilz estoient plus de lii mil ; là chantèrent la grant messe moult devottement, puis rapportèrent les sainctes reliques où ilz les avoient prinses, à jeun.
34. Le sabmedi ensuivant iiiie jour dudit moys, oudit an, toute l’Université, de quelque estât qu’il fust, sur peine de privacion, furent à la procession, et les petiz enffens des escolles, tous nuds piez, chascun ung cierge allumé en sa main, aussi bien le plus grant que le plus petit, et assemblèrent en celle humilité aux Mathurins[2], de là s’en vindrent à Saincte-Katherine-du-Val-des-Escolliers, portant tant de sainctes reliques que sans nombre ; là chantèrent la grant messe, puis revindrent à cueur jeun.
35. Le dimenche ensuivant, ve jour dudit moys, oudit an, vindrent ceulx de Sainct-Denis en France à Paris, tous piez nudz, et apportèrent sept corps saints, la saincte oriflamble, celle qui fut portée en Flandres, le sainct clou, la saincte couronne que deux abbez portoient, acompaignez de xiii banieres de procession ; et à l’encontre d’eulx alla la parroisse Sainct-Huitace pour le corps sainct Huitace, qui estoit en l’une desdictes chasses, et s’en allèrent droit au Palays de Paris [tous] ; là dirent la grant messe en grant devocion, puis s’en allèrent.
36. La sepmaine ensuivant, tous les jours [firent] moult piteuses processions chascun à son tour, et les villaiges d’entour Paris semblablement venoient moult devottement, tous nuds piez, priant Dieu que par sa saincte grâce paix fust refourmée entre le roy et les signeurs de France, car par la guerre tout France estoit moult empirée d’amis et de chevance, car on ne trouvoit rien au plain païs qui ne lui portoit.