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INTRODUCTION

universitaire une situation importante ; or nous constatons que Jean Chuffart fut recteur de l’Université en 1422 et qu’il fit partie du corps enseignant en qualité de docteur régent de la faculté de décret.

5° L’auteur du Journal se révèle dans plusieurs passages de sa chronique comme l’un des clercs attachés à la maison d’Isabeau de Bavière ; or, Jean Chuffart remplit pendant nombre d’années les fonctions de chancelier de cette reine.

6° L’auteur du Journal témoigne à une certaine époque d’un intérêt particulier pour l’église et le cimetière des Innocents ; or, à cette même époque, Jean Chuffart, soit comme chanoine de Sainte-Opportune, soit comme chanoine et doyen de Saint-Germain-l’Auxerrois, eut journellement à s’occuper de l’église et du cimetière des Innocents.

7°, 8° L’auteur du Journal parle souvent de Saint-Marcel et de la récolte des vins faite sur le territoire de Saint-Marcel ; or, Jean Chuffart, chanoine et doyen de la collégiale de ce nom, possédait et exploitait dans ce bourg des vignes d’une certaine importance.

Enfin l’auteur note dans son Journal le prix des denrées, les variations atmosphériques de toute nature, les dégâts causés aux récoltes ; or, Jean Chuffart, comme chambrier clerc de Notre-Dame, fut constamment chargé de veiller au temporel du chapitre et dut se préoccuper de tous ces accidents, de tous ces détails relatifs aux biens de la terre auxquels s’intéresse tout particulièrement l’auteur du Journal.

On voit que l’attribution du Journal parisien au chanoine Jean Chuffart peut se défendre par de nombreux et sérieux arguments.

Nous espérons donc que le public voudra bien accueillir nos conjectures sans défaveur, et que M. Longnon lui-même, si nous ne réussissons pas à le convaincre, reconnaîtra que ces conjectures s’appuient sur un ensemble de faits à tout le moins digne d’attention.