Page:Journal d’un bourgeois de Paris 1405-1449.djvu/43

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xxxj
INTRODUCTION


f. l’auteur du journal se rattache au clergé de sainte-opportune, de saint-germain-l’auxerrois, de saint-laurent et saint-eustache.

Peu de clercs parisiens au XVe siècle eurent le talent de réunir autant de prébendes et de bénéfices que vénérable et discrète personne, Me Jean Chuffart. Quoiqu’il fût chanoine et chancelier de Notre-Dame, son ambition ne se trouva point satisfaite, et pour ainsi dire jusqu’à la fin de sa carrière, il ne cessa d’aspirer à de nouvelles dignités. Le 3 février 1433, Jean Chuffart fit exprimer par son protecteur, le cardinal de Sainte-Croix (mentionné à cette époque dans le Journal parisien), ses réserves au sujet d’un canonicat vacant dans l’église de Sainte-Opportune ; sept jours après, il fut reçu chanoine en remplacement de Jean des Prés qui échangea sa prébende contre la chapellenie de Saint-Éloi à Sainte-Geneviève, chapellenie dont Jean Chuffart était titulaire[1]. Jean Chuffart resta jusqu’à sa mort chanoine de Sainte-Opportune, et légua à cette collégiale la nue propriété de la maison qu’il possédait dans le cloître de Sainte-Opportune, avec 32 sous de rente sur un autre immeuble lui appartenant, sis rue Saint-Denis, à l’enseigne des Rats et de la Corne de Cerf[2].

Le canonicat de Sainte-Opportune, qui était des plus modestes, ne fut pour Jean Chuffart qu’un acheminement à de plus importants bénéfices. Un siège canonial s’étant trouvé vacant à Saint-Germain-l’Auxerrois par suite de la résignation d’Hervé Fresnoy, il l’obtint le 8 octobre 1438. Seulement ses visées étaient plus ambitieuses, il désirait non une simple prébende, mais la dignité de doyen que laissait libre la mort de Jean Vivien ; ses efforts furent couronnés de succès. L’élection de Jean Chuffart comme doyen suivit de très près sa réception comme chanoine ; nommé le 24 octobre 1438, il fut installé le 7 novembre suivant[3]. Ne s’estimant point satisfait, le même personnage, sur la fin de sa carrière, ajouta à ces nombreux bénéfices des fonctions pastorales à Saint-Laurent, où il remplaça Louis le Mercier le 3 janvier 1442[4], et à Saint-Eustache, où nous le voyons prêter serment comme curé le 27 décembre 1448[5].

Mais, nous objectera-t-on, l’accession de Jean Chuffart à toutes ces dignités n’a aucun rapport avec le Journal parisien ni son auteur ; nous répondrons que l’ensemble de ces particularités nous paraît

  1. Arch. nat., LL 498, fol. 4 vo.
  2. Testament de Jean Chuffart, Arch. nat., S 851.
  3. Arch. nat., LL 498, fol. 45, 60.
  4. ibid., L 417, No 57.
  5. ibid., LL 498, fol. 175 vo.