évêques de Noyon et de Thérouanne ; lors de la vacance du siège épiscopal de Paris, le chapitre se vit obligé de suivre cette affaire et de prendre en main la défense des droits de l’évêque. Cette intervention du corps capitulaire explique jusqu’à un certain point la mention spéciale consacrée par l’un de ses membres à d’obscurs hérétiques[1].
Sous la date du 25 mai 1431, l’auteur du Journal donne tout au long le texte des indulgences accordées par le pape Martin V en l’honneur de la fête du Saint-Sacrement ; nous n’avons pas été peu surpris de retrouver ces mêmes indulgences reproduites mot pour mot à la fin du protocole de Nicolas Sellier[2].
Dans sa relation des obsèques d’Isabeau de Bavière, notre chroniqueur constate que l’abbé de Sainte-Geneviève célébra l’office des morts à Notre-Dame ; si ce détail a pris place dans son récit, c’est qu’il s’agit d’un fait exceptionnel, en dehors des traditions de l’église de Paris. En effet, le même protocole nous a conservé la teneur d’une déclaration de l’abbé de Sainte-Geneviève portant que la célébration du service funèbre par lui faite en vertu d’une autorisation du chapitre de Notre-Dame ne préjudiciera en rien aux immunités du même chapitre[3].
Nous arrivons maintenant à ce curieux passage du Journal qui est un des arguments les plus importants de la thèse de M. Longnon. On ne saurait se dissimuler la coïncidence remarquable qui existe entre la sortie véhémente du chroniqueur parisien dirigée contre Denis du Moulin et le procès soutenu à la même date par Jean Beaurigout, curé de Saint-Nicolas-des-Champs, contre son évêque ; mais loin de contrarier notre système, ce rapprochement tendrait plutôt à le fortifier et nous confirme dans l’opinion que notre anonyme doit être un membre du clergé de Notre-Dame, et non Beaurigout. Si l’auteur du Journal a inséré dans son récit quelques lignes visant particulièrement l’évêque et ses procès au Parlement, c’est que le chapitre de Notre-Dame, dont il était membre, se trouvait personnellement engagé dans le procès de Beaurigout, qu’il avait pris fait et cause pour ce curé de Saint-Nicolas-des-Champs, l’un des chapelains de l’église cathédrale ; il y avait là une affaire d’exemption intéressant le corps capitulaire tout entier. Il suffit de parcourir les délibérations des chanoines pour juger de l’importance que le chapitre attachait à ce débat ; de mars à mai 1441, c’est presque à chaque séance que l’on s’occupe de cette fastidieuse question, soit de la procédure au Parlement entre l’évêque et le chapitre « sur le fait de l’exemption de Notre-Dame », à propos du curé de Saint--