Le manuscrit 316 de la bibliothèque d’Aix, que M. Quicherat nous a signalé d’après le catalogue récemment publié par M. U. Robert[1], fait partie de la collection Méjanes et provient de la bibliothèque d’un amateur également célèbre, Charles de Baschi, marquis d’Aubais, comme le montre une étiquette à ses armes, collée à l’intérieur de la couverture. C’est un volume in-folio de 364 pages, mesurant 30 cent. de haut sur 21 cent. de large, relié en maroquin rouge, avec armoiries dorées sur les plats et sur le dos, assez difficiles à déterminer, mais qui sembleraient avoir quelque analogie avec celles de la maison d’Aumont[2]. Au premier folio se lisent les mots : Ch. Charost. 1721. Le titre inscrit au dos du volume est : La bataille du Liège.
Le manuscrit d’Aix appartient à deux époques différentes, ou plutôt il se compose de deux transcriptions distinctes qui ont été juxtaposées. L’écriture des 28 premières pages et des pages 197 à 364 se rapporte au milieu du xviie siècle ; quant à celle des folios 29 à 196, suivant l’opinion d’un érudit distingué, M. Tamizey de Larroque, elle serait de la fin du xvie siècle. La portion du Journal transcrite au xviie siècle se réfère aux années 1411 à 1427, tout le reste de la chronique est du xvie siècle.
Ce volume comprend absolument les mêmes matières que les autres manuscrits du Journal parisien, c’est-à-dire : 1° un poème sur la bataille du Liège, fol. 1 à 16 ; 2° les Sentences du Liège, fol. 17 à 22 ; 3° le Journal du prétendu bourgeois de Paris, sous cet intitulé : Charles VI, roi de France, IIIIc VIII, fol. 28 à 364.
La chronique débute par cette phrase tronquée concernant la défaite des Liégeois : « Dont il leur print mal, car il en mourut là plus de XXVI mil. » Il se termine au fol. 364 par le paragraphe relatif « au moult bel eschaffaut fait en la grant rue Saint-Martin devant la fontaine Maubué. »
Le texte du Journal parisien contenu dans le manuscrit d’Aix n’est pas sans valeur, parce qu’il nous donne ce curieux passage de l’année 1438, en déficit dans le ms. de Rome, que nous publions pour la première fois d’après le volume 3480 du fonds français ; il doit par conséquent dériver soit de ce manuscrit, soit plutôt d’un original
- ↑ U. Robert. Inventaire sommaire des manuscrits des bibliothèques de France, t. I, p. 9, no 319.
- ↑ Suivant la description que nous devons à l’obligeance de M. Gaut, bibliothécaire de la ville d’Aix, l’écusson porte sept merlettes placées 2, 3, 2 ; il a pour supports des griffons, et pour cimier un casque avec une merlette.