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LA PRIÈRE CANONIQUE MUSULMANE.
Meurtre de Zubéïr-Khân 
1124 (1712).
Meurtre de Khâlid, agha de Chîrkân et Qouṭâs 
1138 (1725).
Combat à Baghdad entre les Persans et les Musulmans [Sunnites[1]
1146 (1733).
Arrivée du persan Tahmaz-Châh[2] à Mauçil 
1155 (1742).
Grande disette : le quart de froment à 21 kelbî[3] 
1171 (1757).
  1. C’est la délivrance de Baghdad et la victoire de Topal-Osmân sur Nâdir-châh qui correspondent à ce synchronisme. Voir Hammer, Histoire de l’Empire ottoman, t. XIV, p. 290.
  2. Lire Ṭahmasp-Qouly khân (Nâdir-châh). Le siège de Mauçil a eu lieu en 1156 (1743). Cf. Hammer, op. laud., t. XV, p. 107 ; Olivier, Voyage dans l’Empire othoman, t. II, p. 355 ; Mirzâ Mehdîkhân, Târikh-i Djihân-kochâ-ï Nâdiri, p. 240.
  3. Nom donné par les Kurdes sunnites à la monnaie de Perse, parce qu’elle porte l’empreinte d’un lion pris pour un chien (ar. kelb). Si c’est de la monnaie nommée châhi qu’il est question ici, elle valait, à cette époque, à peu près cinq centimes. (Voir [Dupré], Voyage en Perse, t. II, p. 476.) M. N. Siouffi, consul de France chargé du vice-consulat de Mossoul, aujourd’hui en retraite, à qui j’ai soumis ce passage, a bien voulu se livrer de son côté à des recherches pour déterminer l’existence de la monnaie dite kelbî. Il résulte des renseignements qu’il m’a obligeamment communiqués que le kelbî est aujourd’hui une monnaie de compte encore en usage dans l’estimation du mobilier des bains publics (serviettes, divans, seaux, provisions de combustible) quand ces établissements passent d’un locataire à un autre. Il n’y a qu’un estimateur de ce genre pour toute la ville de Mossoul, c’est un vieillard, qui a dit à M. Siouffi que dans ses opérations il ne comptait pas en piastres, mais en kelbîs ; que cette monnaie représente 1 piastre 6 paras 2 tiers ; en d’autres termes, trois kelbîs valent 140 paras = 3 piastres et demie. L’usage de ce mot serait très ancien dans ces estimations. Ce vieillard n’avait jamais vu cette monnaie ; elle a toujours eu, selon lui, la valeur indiquée ci-dessus. M. Siouffi a eu également l’amabilité de me faire tenir un extrait d’un manuscrit arabe en sa possession, intitulé : الدّر المكنون فى الماَثر الماضية من القرون et qui