Il faut donc supposer à l’origine à peu près l’image suivante :
c’est-à-dire ce genre de vase auquel on ne donnait de stabilité qu’en le plaçant sur un socle ou en le fichant dans un tas de sable. Le vase d’argent du Musée de Constant ! nople nous en offre le plus ancien spécimen ; notre signe nous en fournit la plus ancienne représentation. Nous retrouvons ainsi, par l’examen de la forme même du signe, l’image qui correspond à l’idée que l’analyse des diverses valeurs nous faisait placer à la base du système idéographique de ce signe.
Après le moment où, pour la première fois, l’image du vase d’argile a été employée pour désigner le dieu du tonnerre, durant des milliers d’années le nom d'Immer n’a cessé de se perpétuer. Nous l’avons vu apparaître dans l’écriture phonétique à de rares intervalles : au xxiiie siècle, dans les contrats de Rim Sin et de la première dynastie babylonienne, au ixe siècle[1] dans l’inscription du roi de Khana, au vie siècle à l’époque de Nabonide. Est-ce ce nom qu’il faut replacer derrière l’idéogramme et doit-on lire Immer partout où on lisait Ramman ? La question est délicate à trancher. L’histoire du signe , telle que nous avons essayé de la reconstituer, prouve plutôt en faveur de la priorité du nom d’Immer. Nous pensons qu’Immer est le véritable nom propre du dieu. Rammân n’a dû être d’abord qu’une sorte d’épithète qui, par la suite, s’est détachée et isolée. On disait sans doute Immer-Rammânou « Immer tonnant »[2], de
- ↑ Cette date n’est qu’approximative. M. Pinches qui a publié cette inscription est incliné, pour des raisons paléographiques et historiques, à la placer à l’époque de Salmanasar II (TSBA, VIII, p. 352 et suiv.).
- ↑ La prononciation Rammân (avec redoublement) et l’étymologie רמם de ce nom sont, je crois, à maintenir. Il est vrai que trois fois sur quatre