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SEPTEMBRE-OCTOBRE 1895.

Sin. Peut-être cet Immerou doit-il être assimilé à Nour-Ramman, le roi de Larsa qu’il faudrait appeler Nour-Immerou[1] ; le premier élément du nom serait tombé en vertu du principe que nous rappelions tout à l’heure.

Un personnage dont le nom est écrit amil Idéogramme Amil-Imer(ra) revient fréquemment dans les contrats datés des règnes d’Ammizadouga et Ammiditana[2]. Ce nom devait, croyons-nous, avoir une lecture Amil-Immer(ra)[3].

À une époque beaucoup plus basse, je trouve sur une inscription dédicatoire découverte par Rassam à Sippar et publiée par Pinches (TSBA, VIII, 352) le nom d’un roi de Khana écrit Idéogramme Toukoultimer Toukoultimer. Comme le remarque M. Pinches ce nom est de pure formation assyro-babylonienne. Il faut donc voir dans le second élément le nom d’un dieu assyro-babylonien[4]. M. Jensen (Z A, VI, 344) se référant à la lecture Merou proposée par M. Pognon, pense que Mer est ici un nom du dieu Rammân. Pour nous, Mer n’est qu’une forme d’Immer ; il n’y a là peut-être qu’une simple variante d’écriture, la première syllabe d’Immer se confondant avec la dernière de Toukoulti[5].

  1. Reste la difficulté réelle résultant de l’absence du titre royal ; après Immerum dans la souscription de Bu 88-5-12, 346. Peut être Immerum est-il simplement le nom du dieu.
  2. Cf. Meissner, loc. cit., nos 4, 21, 25, 76.
  3. M. Meissner lit Amil-Mirra.
  4. Cf. la loi posée par Hilprecht (Assyriaca, p. 75 et suiv.).
  5. Je serais assez tenté de retrouver le nom de notre Immerou dans ce ܡܪܚ ܕܟܠܒܘܗܚ que Jacques de Saroug, dans son discours sur la chute des idoles, mentionne parmi les dieux honorés à Kharran, après Sin, Bel et Bar Nemre (à lire, croyons-nous, Babbar et à identifier à Shamash Babbar). Il est vrai que les chiens paraissent avoir été particulièrement consacrés à Mardouk (cf. II R, 56, 22-25, les noms des quatre chiens divins de Mardouk) et l’assimilation de ܡܪܚ à Mardouk reçoit de ce fait une certaine probabilité. Cependant je ferai remarquer que Idéogramme Rammân ou Adad paraît avoir été très honoré dans le haut bassin de l’Euphrate, (cf. le nom du tributaire de Salmanasar II, Gi-ri Idéogramme Rammân ou Adad, Salm. monol., I, 35 et la mention du sacrifice fait par Salmanasar à Idéogramme Rammân ou Adad d’Alep, ibid., II, 87) ; peut-être le nom sous lequel il était invoqué dans la haute Mésopotamie était-il comme en Babylonie Immer. Je crois d’ailleurs que la forme immer