cune preuve plus décisive. On connaît l’existence d’un dieu Rammân dans le panthéon assyro-babylonien, par le nom de l’éponyme de l’année 848 écrit une fois Bour-an-Ra-ma-na ; une autre fois Bir-an-Ra-man, par le nom de ville alou-Bit-an. Ra-man-nou (K 349, Str. Wöterv.) et enfin par K 2866 (Str., ibid.) où Ram-ma-nou est mentionné entre Lakhmon et Nuluba. L’assimilation de ce Rammân à est rendue vraisemblable par le fait que le signe était employé pour le pronom râmânou lui-même ; cette seconde lecture ne peut en effet s’expliquer que par la première : le signe qui désignait le dieu Rammân a été appliqué au pronom râmânou, en vertu de ce principe de développement par homophonie dont on constate l’application si fréquente dans l’histoire du système idéographique assyro-babylonien. Néanmoins si une lecture Rammân de doit être admise comme possible, peut-être n’est-elle, comme nous espérons pouvoir le démontrer, ni l’unique, ni surtout la principale.
La lecture que nous croyons la véritable est fournie par un nom qui revient assez fréquemment dans les contrats de la première dynastie publiés par le Père Strassmaier (Abhandl. d. Berl. Orient. Congresses). Ce nom est écrit de deux manières différentes. Ainsi, aux numéros 65 et 70, on le trouve sur la tablette intérieure sous la forme Na-ra-am et sur l’enveloppe sous la forme . Cette équivalence avait été signalée, avant la publication du Père Strassmaier, par M. Pinches (TSBA, VII, 114, 115) qui crut pouvoir en dégager pour une lecture, Merou. M. Pognon, dans son Merou-Nirar (extrait du Journ. Asiat., 1884) adopta cette hypothèse et la généralisa[1].
- ↑ M. Hilprecht (Assyriaca , p. 77, n. 1) rapproche le nom d’un dieu Bir ou Bour de la prononciation Mer indiquée par K 2100, et assimile ces deux noms divins à Mour, lecture possible de . Une assimilation de Bir ou Bour à mer n’aurait rien d’improbable si l’existence d’un dieu Bir ou Bour, désigné par l’idéogramme était démontrée. Or nous croyons que, même après le savant et ingénieux article de M. Delitzsch