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LE CHADDANTA-JÂTAKA.

en démasquant le faux Paccekabuddha, n’est autre que le Bodhisattva. Ainsi que nous l’avons déjà remarqué, cette histoire ressemble fort au Jâtaka 267 ; néanmoins nous devons la considérer, malgré bien des différences importantes, comme une version du Chaddanla-Jâtaka, auquel il nous faut maintenant revenir.

13. — Découverte du meurtrier.

En recevant le coup, le Chaddanta poussa un cri terrible ; les huit mille éléphants répondirent par un cri semblable. Puis, informés de ce qui était arrivé, ils se répandirent dans toutes les directions, soulevant la poussière avec fureur et cherchant, pour le mettre en pièces, l'adversaire de leur roi. Chaddanta, plus calme, consolait Subhaddâ. Cependant une pensée de vengeance lui était venue tout d'abord à l'esprit, d'autant qu'il pensait pouvoir facilement découvrir son ennemi ; car la direction de la flèche, entrée par le nombril et sortie par le dos, permettait de reconnaître le point de départ. Mais il crut devoir d'abord écarter Subhaddâ qui restait auprès de lui pour le retenir et le consoler. Il l'engagea à rejoindre les autres éléphants ; elle obéit et s'éloigna par le chemin des airs. Alors, d'un coup de pied, il fit sauter une des planches qui recouvraient la fosse, et le meurtrier apparut à ses regards. Il s'apprêtait à le frapper, quand il aperçut l'insigne des Arhats, le fameux habit jaune, que le chasseur démasqué, mais hypocrite et fourbe jusqu'au bout, lui présenta