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JUILLET-AOÛT 1895.

bonne heure prédestiné à la vie religieuse. Ce sentiment se fortifia en lui quand il vécut à la cour de Théodose le Jeune, où son père l’avait envoyé en otage sur la demande de l’empereur. Il n’eut plus d’autre désir que de fuir le monde. Il parvint à s’échapper avec son compatriote et ami, l’eunuque Jean (de son vrai nom, Mithridate). Après avoir traversé le Bosphore, déguisés en esclaves, tous deux font le chemin à pied jusqu’à Jérusalem, où les attirent les Lieux saints. Là, ils reçoivent l’habit monacal des mains de Gérontius, archimandrite du couvent de la Montagne des Oliviers, et ils échangent leurs noms indigènes contre ceux de Pierre et de Jean. Pierre était alors âgé de plus de vingt ans ; il avait douze ans quand il était arrivé à Constantinople.

Le récit nous conduit ensuite à Mayouma sur le bord de la mer, près de Gazza, où ce saint personnage se livre aux exercices les plus rigoureux de l’ascétisme. Quelque temps avant le concile de Chalcédoine, il est élevé à la dignité épiscopale ; sept ans auparavant, il avait reçu la prêtrise.

La publication de M. Raabe est aussi intéressante pour la géographie que pour l’histoire religieuse de l’Orient.

La traduction allemande qui accompagne le texte syriaque est laite avec soin. L’introduction et les notes au h :is des pages éclairent les questions historiques et géographiques que soulève l’ouvrage. M. Raabe a cherché avec succès à reconstituer le texte grec original dans les passages difficiles ou douteux.

Cette bonne et belle publication est d’un heureux augure pour les futurs travaux du jeune savant.





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Rubens Duval