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JANVIER-FÉVRIER 1895.

C’est pour cette petite quantité d’ivoire quelle exige un si grand effort et l’exécution d’un acte si grave !

10. — Préparatifs et voyage du chasseur.

Revenons à la Subhaddâ du Commentaire pâli Pendant le délai des sept jours qu’elle avait fixé à Soṇuttara, elle fit fabriquer des scies, des haches, des bêches, des marteaux, des instruments et des armes de toute espèce, des sacs ; elle amassa des provisions ; et quand le chasseur revint, elle lui remit le tout avec une forte somme d’argent pour l’entretien de sa famille pendant son absence ; et cette absence devait être longue : car ce n’est qu’au bout de sept ans sept mois et sept jours qu’il vint à bout de sa rude besogne.

Ainsi muni et approvisionné, il partit pour son expédition. Avant d’arriver aux sept montagnes, il lui fallut franchir dix-huit jungles de diverse nature, mais presque impénétrables, et à travers lesquelles il dut se frayer un passage au moyen des instruments que la reine lui avait donnés. Ensuite il eut à gravir successivement les sept montagnes dont la dernière surtout, le Suvaṇṇa-passa, exigea de pénibles efforts. Le Commentaire décrit longuement, en détail, l’exercice auquel il se livra pour cette ascension difficile. Arrivé au sommet, il aperçut le lac et le Nyagrodha, but de son voyage, puis descendit la pente intérieure avec une gymnastique analogue à celle qui lui avait servi pour gravir la pente extérieure opposée.