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LE CHADDANTA-JÂTAKA.

meure du Chaddanta dans une région très éloignée, montagneuse, presque inaccessible. Comment faire coïncider ces indications avec le dire de Hiouen-thsang qui déclare avoir vu un Stûpa élevé à l’endroit même où se passèrent les faits racontés dans le Jâtaka 514[1] ? Et où était ce Stûpa ? dans le pays de Bénarès, non loin et à l’ouest du Mṛgadâva où le Buddha fit sa première prédication, dans le voisinage des trois étangs où le Buddha se baigna, lava son vase à aumônes et lava son vêtement, étangs qui ayant, le premier 200, le deuxième 180, le troisième 150 pas de circonférence et se trouvant dans la plaine indienne, n’ont évidemment rien de commun avec le Chaddantadaha célébré par le Commentaire pâli du Jâtaka 514. Je n’entreprends pas de résoudre la difficulté ; je me borne à la signaler.

6. — Les autres habitants de la région.

Les éléphants n’étaient pas les seuls habitants de cette région déserte : les rochers en étaient hantés par des Kinnaras, et il s’y trouvait une troupe de 500 Paccekabuddhas. Le « texte » pâli fait deux fois mention des premiers qui, cependant, restent inactifs et ne semblent figurer dans la description des lieux que pour augmenter l’horreur de leur aspect sauvage ; il ne parle pas des Paccekabuddhas qui jouent pourtant, dans le récit du Commentaire, un

  1. Mémoires de Hiouen-thsang, livre VII (t. I, p. 360).