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JANVIER-FÉVRIER 1895.

tième. Leur hauteur va en décroissant d’un yojana successivement et elles portent les noms de Manipassa (flanc de joyaux), Suriya-passa (flanc solaire), Canda-passa (flanc lunaire), Udaka (eau ?), Mahâkâla (grand noir), Cûlakâla (petit noir)[1].

L’eau du lac a la couleur du Maniskandha et n’est libre de toute plante aquatique que sur une surface de 12 yojanas de diamètre. À partir de cette limite jusqu’au mont Suvaṇṇa, il y a un très grand nombre de plantes diverses énumérées avec soin par le Commentaire et formant autant de forêts (vana), qui commencent par celle des Lis blancs (kallahâra) et finissent par celle des bambous (veḷu).

Au bord du lac était un Nyagrodha gigantesque, dont le tronc avait 5 yojanas de tour et 7 de haut ; les quatre branches principales, tournées vers les quatre points cardinaux, avaient 6 yojanas en longueur aussi bien que celle qui se dirigeait vers le zénith. Les branches verticales qui avaient pris racine étaient au nombre de huit mille, pour abriter tout le troupeau du Chaddanta dont cet arbre était la résidence d’été. Comme le Nyagrodha était situé à l’orient du lac et, par conséquent, exposé au vent et à la pluie, l’éléphant s’y tenait pendant la saison des chaleurs. Quand venait la saison des pluies, il habitait, dans le Suvaṇṇa-passa, une grotte à la voûte et aux parois d’or.

Tous les textes sont d’accord pour placer la de-

  1. La traduction birmane reproduit les noms pâlis sans traduire.