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QUELQUES MOTS D’ASTROLOGIE TALMUDIQUE.

Lorsque Babel devint la capitale incontestée du Sud et la ville sainte des deux empires, Marduk, son dieu local, s’éleva avec elle au sommet de la hiérarchie. Alors Nabu se détacha de lui, prit une physionomie distincte et régna désormais seul dans le temple E-zida, à Borsippa. Il devint le fils, le favori, le premier ministre, le messager de Marduk « aplum, kenum, šukkallum, naram Maruduki » (i, R. 51, no 1, col. II, 16). C’est surtout ce rapport de maître à messager qui est tout à fait parallèle à la relation des deux astres, dont l’un annonce l’autre. Les rois de Babel continuent à unir, dans leur sollicitude, les temples E-zida à Borsippa, et E-šagila à Babel. Ils n’ambitionnent pas de plus beau titre que celui de réparateur de ces deux temples : « zanin E-zida u E-šagila ».

Les processions périodiques passaient du sanctuaire de Nabu au sanctuaire de Marduk. Nabopolassar établit une communication facile entre E-šagila et la rue Ai-bur-šabu, laquelle traversait Babel ; et Nabukadrezar, son fils, prolongea cette rue jusqu’à la route qui reliait les deux villes. C’est par cette route que tous les ans à la grande fête de Zaḳmuk (nouvel an), Nabu était conduit dans une nef, en procession solennelle au temple de Marduk. Là il avait sa cellule réservée. Alors les dieux, sous la direction de Marduk, fixaient le sort de l’année nouvelle. Le grand scribe inscrivait les décisions sur la table des sorts « dup šimati » : c’est ainsi que s’explique le passage i, R. 51, no 1, col. II, l. 23 et