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MARS-AVRIL 1895.

Vénus au lever du soleil est Ištar d’Agane…
Vénus au coucher du soleil est Ištar d’Érech…
Vénus au lever du soleil est Ištar parmi les étoiles…

Voir aussi ii, R. 49, 11 a-b. Dilbat = Ištar. Chez les Mandéens, עסתרא est également le nom de la planète Vénus et, d’après Bar-Bahlul, chez les Araméens, ܐܣܬܪܐ ; chez les Grecs, « étoile de » Ἀφροδίτη.

Nous pouvons de la sorte nous rendre un compte exact de l’influence que le Talmud attribue à Vénus. Vénus rend l’homme riche et voluptueux, parce que Vénus est l’astre d’Ištar, et Ištar est la déesse de la fécondité et de la joie.

À vrai dire, les Chaldéens-Assyriens personnifiaient dans Ištar plusieurs conceptions, iii, R. 53, l. 30, 31, distingue une Ištar mâle, c’est-à-dire avec des qualités d’homme, et une Ištar avec des qualités de femme. La première se révèle dans la planète Vénus matinale qui annonce la lumière du jour et les travaux du jour, la chasse des fauves et cette autre chasse qui se nomme la guerre. Cette Ištar est « belit taḥazi » (maîtresse de la bataille), « mušarriḥat kablite » (celle qui ordonne les rangs), « imat ḳabli » (l’épouvante de la mêlée), « ana epeš ḳabli u taḥazi libbaša ublana » (à entreprendre la lutte et le combat son cœur la porte). Elle est armée d’un arc et de deux carquois ; elle est « gišartu » (la forte), « daliḥat tamâti » (celle qui agite les mers), « munaridat ḥaršani » (celle qui foule les forêts), « kašitti ilani »