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JANVIER-FÉVRIER 1895.

fils al-Hasan avait été en guerre avec Abdallah et obligé d’acheter la paix par des présents considérables en or, en perles et en dattiers. Cet al-Hasan sut attirer à lui un petit-fils d’Abdallah[1] qui avait pris part à ses expéditions contre Lahsa, et il se donna beaucoup de peine pour engager d’autres membres de la famille d’Abdallah à faire cause commune avec lui ; c’est ce que nous lisons dans le commentaire. Dans la glose de la grande qaçīda, le commentateur raconte qu’al-Hasan fut tué par son frère Zakarīya et que celui-ci conduisit son armée vers Lahsa. Mais Abdallah fondit sur lui à Nāzira (ناظرة), mit son armée en fuite, prit al-Katīf et donna à son fils al-Fadhl l’ordre de poursuivre Zakarīya qui s’était réfugié dans l’île d’Owāl. Fadhl s’illustra en tuant de sa propre main l’homme le plus fort de l’île, un certain al-‘Okrout (العكروت), et en dispersant les troupes de Zakarīya. Celui-ci s’enfuit à al-’Oqaïr, d’où il fit une dernière tentative pour reconquérir al-Katīf avec l’aide de tribus bédouines. Mais il perdit la bataille et la vie, et Abdallah devint enfin maître de tout le Bahraïn.

« Alors les cœurs des Abdalqaïs furent rafraîchis ; on voyait rire joyeusement ceux qui avaient enfin pu assouvir leur vengeance », dit le poète. Ces paroles nous ramènent à l’époque du fondateur de la dynastie des Carmathes, Abou Sa‘īd. Sur ce personnage aussi le commentaire donne les détails suivants

  1. Nommé Abou Sa‘īd al-Hasan, fils de Ali le fils aîné d’Abdallah.