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MARS-AVRIL 1895.

gṛha. Ayant entendu le récit de l’incident, il dit : Oh ! ce n’est pas la première fois que Devadatta s’est paré d’un vêtement auquel il n’a pas droit ! — Et là-dessus, il raconta l’histoire de l’éléphant qui, au péril de sa vie, dévoile la fourberie du chasseur déguisé en Paccekabuddha[1].

Il n’y a aucun rapport entre ce récit du Dhammapada, spécialement imaginé en vue du port de l’habit jaune visé dans les vers 9-10 du recueil et 26-27 du Jâtaka 514, et le récit du temps présent de ce même Jâtaka 514. Aussi ne faut-il pas s’étonner si la version du Kalpa-druma-avadâna, bien que très différente de celle du Jâtaka, s’en rapproche néanmoins bien plus que celle du Dhammapada. Dans le recueil sanscrit, comme dans le Commentaire du Jâtaka pâli, le héros du récit est une femme, mais non la même femme ; coupables l’une et l’autre dans leurs existences passées, celle du Jâtaka pâli devient vertueuse au temps du Buddha, celle de l’Avadâna sanscrit persévère dans le mal et arrive au dernier degré de la méchanceté. Voici, en effet, ce que raconte le Kalpa-dr.-avadâna.


3. — Calomnie de Cancâ-mânavikâ.

Bhagavat, entouré d’une assemblée nombreuse, était à Campa dans un petit bois, sur les bords du réservoir creusé par Garga. Non loin de la était un

  1. Voir le texte pâli de ce récit dans le Dhammapada de Fausböll (p. 112-116).