L’ÉCRITURE ARABE
APPLIQUÉE AUX LANGUES DRAVIDIENNES,
PAR
M. JULIEN VINSON,
La population musulmane du sud de l’Inde se compose de deux éléments parfaitement distincts, connus à Pondichéry et à Karikal sous les noms de « turcs », en tamoul துளுக்கர், tuḷukkar, ou « pathans », பட்டாணி, paṭṭâṇi (de l’hindou پٿہان synonyme de افعان), et de « choulias » ; les premiers sont les descendants de ces immigrants d’origine persane, qui sont arrivés dans le pays à la suite des armées des Ghasnévides et de leurs successeurs : ils parlent l’hindoustani-urdu, qu’ils écrivent avec l’alphabet persan auquel ils ont ajouté trois signes, un té, un dal et un ré surmontés de quatre points, d’une barre horizontale, ou d’un petit toé, pour représenter les consonnes cérébrales ; ils ne sont point confondus avec la population qui les entoure. Les Choulias, au contraire, ne se distinguent guère du reste de la population ; ils habitent les villes du bord de la mer et y sont organisés en « castes » exerçant héréditairement les professions de marins, colpor-