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SEPTEMBRE-OCTOBRE 1899.


LE BODHISATTVA

ET LA FAMILLE DE TIGRES,

PAR

M. L. FEER.

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Dans sa Grammaire mongole, publiée à Saint-Pétersbourg, en 1831, I.-J. Schmidt donnait, comme « Exercices de lecture » (p. 128-176), deux récits mongols de l’épisode du Bodhisattva livrant son corps en pâture à une tigresse affamée, pour sauver les petits quelle venait de mettre bas et était sur le point de dévorer. C’est, je pense, la première fois qu’on entendit parler, en Europe, de cet exploit du futur Buddha, et peut-être n’eut-il pas alors tout le succès qu’il aurait pu obtenir, s’il avait été imprimé ailleurs que dans une grammaire, et dans la grammaire d’une langue qui n’a jamais compté un bien grand nombre d’amateurs.

Depuis, différents auteurs, Schmidt lui-même, sont revenus sur ce sujet dans des publications, traductions, analyses de textes sanscrits, tibétains, chinois ; de sorte que cette manifestation de la pitié du Buddha pour tous les êtres est devenue célèbre. Néanmoins on ne la connaît qu’en bloc ; les détails,