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MARS-AVRIL 1898.

c. Que le κ grec, rendu régulièrement en syriaque par le ܩ, peut l’être aussi par le ܓ : Exemples : καλλίας = ܓܐܠܝܝܘܣ (B. B. 443, 10) ; ϰάστωρ = ܓܐܣܛܘܪ (444, 16) ; κλυστήρ = ܓܝܣܛܪܐ (507, 11) et ܓܠܘܣܛܪܐ (493, 17 ) ; nous aurions ainsi ܓܘܠܐ au lieu de ܩܘܠܐ.

d. Enfin, que les palatales suivies d’un ܘ s’adjoignent fréquemment un ܝ, qui marque l’adoucissement de la consonne précédente. Exemples : ܓܝܘܢܐ = γόνος (B. B. 887, 3) ; ܟܝܘܠܘܣ = χύλος (887, 3) ; ܩܝܘܪܐ = κύριε (1770, 6) ; de la sorte ܓܘܠܐ serait devenu ܓܝܘܠܐ.

J.-B. Chabot.


NOTE SUR UN PASSAGE DU KUDATKU-BILIK.

Je désirerais présenter une observation sur une note critique de M. O. Alberts qui a paru dans le 4e cahier de la Z. D. M. G., 1897, p. 715, et qui est relative à un passage du Kudatku-Bilik (p. 3, l. 11, du texte ouïgour). Il s’agit d’une phrase dans laquelle M. Radloff a cru pouvoir lire le nom de la ville qui aurait été la patrie de l’auteur du célèbre ouvrage ouïgour : Paluzagun mavlatluq « natif de Belassagun ». C’est même ce qui a conduit M. Radloff à donner à la publication qu’il a faite de cet ouvrage le titre de Kudatku-Bilik des Yusuf Chass-Hadschib ais Bâlasagun. M. Alberts n’admet pas la lecture de M. Radloff et lui substitue celle-ci : « bu kitäbni qoṡukni bilü sanaqat mawlutluq parġys idizi erturur ». Il traduit : « Dieses Buch und diese Verse lässt (zu uns) gelangen d. h. verdanken wir einem künstlerisch kochbegabten, hochgeboren und sehr tugenhaften Manne ». Selon lui, le mot qu’il lit, non sans quelque effort, sanaqat, serait la transcription ouïgoure de l’arabe صناعت synā‘at « art », et dépendrait

    gaire en ouos des terminaisons en οιός. Si elle était absolument démontrée, elle permettrait peut-être de fixer, au moins approximativement, l’époque à laquelle l’emprunt a été fait.