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NOUVELLES ET MÉLANGES.

ghaná, et ghaná « le frappeur », c’est ici comme dans drughaṇá (R. V. X. 103. 9), tout simplement « le marteau ». Sous ce jour la stance n’offre plus rien qui surprenne : « Loue le grand Indra,… l’être au vouloir divin, le marteau des Vṛtras fabriqué par Vibhvan, qu’ont engendré les dieux et le ciel et la terre ».

Mais, de cette traduction même, de toute la construction de la stance où sont irrémédiablement enchevêtrés les attributs d’Indra et ceux du marteau, il ressort jusqu’à l’évidence qu’au fond, dans la pensée du poète, le dieu et son marteau ne font qu’un. En faut-il davantage pour justifier en X. 102 la personnification même de cette arme redoutable, du vájra, du drughaná, du kūtá, etc., sous les traits de Mudgala « Marteau » et de son épouse Mudgalānī, — « Jacquemart et sa femme », vous disent encore nos gens du Centre en vous faisant remarquer les curiosités de leur chef-lieu[1] ?

V. Henry.

ܓܝܘܠܐΚολοιός.
NOTE ÉTYMOLOGIQUE.

Le mot ܓܝܘܠܐ est assez rare en syriaque. Jusqu’à présent, ni son sens précis[2] ni son étymologie n’ont été déterminés ; nous essayerons d’exposer l’un et l’autre.

  1. À la suite de cette communication, plusieurs de mes confrères m’ont suggéré mainte autre identification plausible : M. Clermont-Ganneau, la personnification de la massue d’Hercule ; M. Rubens Duval, le nom de Judas Machabée. J’avais moi-même songé à Charles Martel. Tout historiques qu’ils sont, ces héros ont pu recevoir des surnoms mythiques. D’autre part, M. de Chareucey m’a rappelé que les deux personnages qui sonnent l’heure s’appellent à Cambrai « Martin et Martine » !
  2. Dans le Thesaurus syriacus, P. Smith, après avoir cité le texte de Bar ‘Ali, ajoute « forte sit pica ». — M. Nöldeke (Z. D. M. G., XXXIV, 576) avait donné l’explication reproduite par Brockelmann dans son Lexicon : « Cornix (Krähe) vel alia quædam avis fœda aliarum pennis se ornans. »