Page:Journal asiatique, série 9, tome 11.djvu/339

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
327
NOUVELLES ET MÉLANGES.

perdu mon suc ? » Le verbe דשן est employé avec שמן dans Ps., xxiii, 5 : דשנת בשמן ראשי « Tu as enduit ma tête d’huile ». Le verbe רוה « abreuver, désaltérer » s’emploie avec דשן dans Jérémie, xxxi, 13, et Ps., xxxvi, 9. Dans Ps., lxv, 12, on se sert avec דשן du verbe רעף « couler ». Les versets Is., lv, 2 ; Ps., lxiii, 6 ; Job, xxxvi, 16, ne s’opposent pas à cette explication.

Quel doit être maintenant le sens du mot דשן dans les sacrifices ? Quand une bête était brûlée sur l’autel, la graisse entrait en fusion et allait se mélanger avec la cendre du bois. Cette cendre imprégnée de graisse devait former elle-même un liquide gras, et on comprend qu’on l’ait appelée דשן. דשן est donc de la cendre mélangée de graisse, et non pas de la cendre de graisse. C’est dans ce sens qu’il faut expliquer ce mot dans Lév., i, 16 ; vi, 3, 4. Il est possible qu’on ait étendu ensuite cette dénomination à toute cendre venant de l’autel (I Rois, xiii, 3-5). Dans Lév., iv, 12, דשן désigne l’amas de cendres grasses provenant de l’autel et sur lequel on brûlait l’expiatoire. Dans Jér., xxxi, דשן équivaut sans doute à בית הדשן, l’endroit où l’on déversait les résidus des sacrifices.

La cendre de la vache rousse s’appelle אפר, parce qu’elle n’était pas brûlée sur l’autel.

En expliquant דשן comme nous l’avons fait, on trouve une relation étroite et exacte entre דשן « liquide gras » et דשן « cendre de l’autel ».

Mayer Lambert.

II
LA PREMIÈRE DATE DANS LE LIVRE D’ÉZÉCHIEL.

Le livre d’Ézéchiel débute ainsi : « Et dans la trentième année, dans le quatrième (mois) le cinq du mois, j’étais assis au milieu des exilés, etc. » Le texte n’indique pas d’après quel événement est comptée cette trentième année. Mais, selon le verset 2, qui paraît une glose se rapportant au mot