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JANVIER-FÉVRIER 1898.

légende, il ne faut lire ni ΜΗΤΡ avec Eckhel, ni ΤΗΣ Ι.Κ.Α. avec M. Babelon, mais bien LΤΚΕ (an 325), avec Mionnet. Quant à la date placée dans le champ de la pièce, au-dessus de la galère, elle a été bien lue LΜΔ (an 44) par Eckhel et Mionnet.

Quelles sont ces deux dates 325 et 44 ? La première appartient évidemment à l’ère des Séleucides, soit l’an 13 après J.-C. Elle nous donne l’explication de la seconde, qui a tant embarrassé Mionnet. Celle-ci appartient à l’ère d’Actium, qui commence en 31 avant J.-C.[1]. Cette double attribution est parfaitement justifiée sur une médaille frappée vers la fin du règne d’Auguste. Nous sommes donc loin de l’an 112 avant J.-C., assigné par M. Babelon pour la frappe de cette monnaie ! Une simple comparaison de son style avec celui du tétradrachme autonome de l’an 201 montre bien que ces pièces ont été émises à plus d’un siècle d’intervalle.

2o Tête tourelée de Tyché, à droite, avec un voile qui lui couvre la nuque et les épaules, et portant sur l’épaule gauche la stylis cruciforme. Grènetis au pourtour.

. ΤΡΙΠΟΛΙΤΩΝ. Tyché debout, à gauche, vêtue d’un long chiton ; elle s’appuie de la main droite sur la barre d’un gouvernail, et elle porte sur le bras

  1. L’ère d’Actium a été employée en Phénicie, à Botrys, la ville la plus voisine de Tripolis, et dans d’autres villes syriennes : Berœa, Antioche, Apamée, Rhosus, Séleucie.