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LES ÈRES DE TRIPOLIS DE PHÉNICIE.

fig. 9. — Mionnet, t. VIII, suppl., p. 287, n° 233, et t. V, p. 397, n° 402.

Tout en discutant si l’effigie du revers appartient à la célèbre reine d’Égypte ou à Octavie, sœur d’Octave et femme légitime de Marc-Antoine, Eckhel (Doctr. num. vet., III, p. 377) a admis que la date inscrite sur ce chalque appartenait à l’ère de Pompée. Il a soutenu une opinion analogue au sujet des dates des ans 1 à 444, inscrites sur les monnaies autonomes, en argent ou en cuivre, frappées par le même atelier monétaire. Cette erreur, ainsi accréditée, a été acceptée sans discussion par tous les auteurs qui se sont occupés ensuite de numismatique tripolitaine. Elle n’a été relevée que depuis peu de temps. En 1886, M. Six a démontré, dans son mémoire sur l’ère de Tripolis (Annuaire de numism., 1886, p. 229), que pareille attribution était impossible pour les monnaies autonomes de cette ville. « Les tétradrachmes aux types des bustes accolés des Dioscures (droit) et de Tyché tourelée, portant la corne d’abondance et s’appuyant sur un gouvernail (revers), datés de l’an 201, ère des Séleucides, et de l’an 16, sont d’un même style et d’un faire identique. Ils ne peuvent être placés à près d’un demi-siècle de distance, comme il faudrait le faire si, les pièces de 201 étant de 112-111 avant J.-C., celles de l’an 18 avaient été émises en 44 avant J.-C. Toutes ont évidemment été frappées à la même époque et à quelques années d’intervalle. » Il ne s’agit donc pas, sur ce groupe de