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LES ÈRES DE TRIPOLIS DE PHÉNICIE.

vers, un sujet variable. Elles sont trop frustes pour être décrites dans des conditions satisfaisantes.

Ces monnaies autonomes, non datées, de Tripolis sont très rares. Je n’en connais des exemplaires que dans la collection du Dr P. Schrœder, consul général d’Allemagne à Beyrouth, et dans la mienne. Les grands Cabinets d’Europe n’en possèdent pas, ou du moins ne les ont pas fait connaître ; d’où l’opinion généralement accréditée que les monnaies autonomes de Tripolis doivent toutes être datées.

Quand ces dates existent, à quelles ères faut-il les rapporter ?

Il peut paraître étrange qu’après les nombreux travaux consacrés à cette étude, par Vaillant, Eckhel, MM. Six et Babelon, je croie devoir la reprendre à nouveau. Ces auteurs n’ont malheureusement eu à leur disposition que des documents incomplets ou de conservation défectueuse, d’où des erreurs inévitables que l’on doit, par suite, excuser.

Les opinions soutenues au sujet de l’ère de Tripolis sont les suivantes :

1° Pour Vaillant, Eckhel, Mionnet et M. B.-V. Head, cette ère serait celle de Pompée, commençant l’an 64 avant J.-C. ;

2° Pour MM. Six, Imhoof-Blumer et Babelon, ce serait une ère nationale, particulière à Tripolis. Mais, tandis que M. Six en fixe le début en l’an 201 ou 200 des Séleucides (112-111 avant J.-C.), M. Babelon la ferait remonter jusqu’en 156 de l’ère des Séleucides, soit 156 également avant notre ère.