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SEPTEMBRE-OCTOBRE 1893.

ainsi que nous le verrons plus loin, avec le sens de cuivre. Bar Bahloul dit qu’il signifie chez les alchimistes le cuivre purifié et rougi. Dans la notice que nous avons rapportée ci-dessus, Bilati semble figurer le cuivre rouge et Aphrodite le cuivre blanc ou laiton ; mais c’est le contraire qui est vrai : Bilati est le cuivre blanc et Aphrodite le cuivre rouge, comme il résulte de divers passages alchimiques, et comme l’indique Bar Bahloul, 267, 6 ; 383, 17 ; 402, 16.

Pour le fer, la synonymie est également multiple. Après le nom grec Arès, on trouve le mot sahim, ܣܗܝܡ, qui revient ici encore plusieurs fois, 3, 8 ; 40, 5 ; 72, 7, avec la mention dans un de ces passages (40, 5) que c est le fer blanchi (acier). Dans le manuscrit de Cambridge (voir ci-après), on trouve le même mot, mais sous la forme sahoum, ܣܗܘܡ, qui est également celle donnée par Bar Bahloul, 1303, 27, avec la glose que « c’est le fer dont se servent les alchimistes ». Son origine nous est inconnue. Quant aux mots suivants, المِرّجن est le nom arabe de la planète Mars ; الجلميد est également arabe et doit signifier le dur ou le compact, par opposition à المغلوح le séparable, épithète du mercure ; ܣܛܡܐ est le nom syriaque de l’acier (du grec στόμωμα), comme فولاد est le nom persan du même métal.

Le plomb est désigné par le nom grec de Saturne et par le nom de Camoš, dieu des Moabites, identifié avec Saturne, cp. BB., 901, 1. Après le nom