Page:Journal asiatique, série 9, tome 1-2.djvu/879

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
295
LEXICOGRAPHIE SYRIAQUE ET ARABE.

ܙܘܣ (Ζεύς), l’étain, (انك قاعى), Bêl (ܒܠ), dans le cinquième signe, l’air ;

ܒܠܬܝ (Bilati), le cuivre rouge, ou ܐܦܪܘܕ (Ἀφροδίτη), le cuivre blanc ; ܣܪܘܫ (Seroš), la terre ; le cuivre rouge (شـبـه), dans le huitième signe d’Estera (ܐܣܬܪܐ).

Le fer, ܐܪܝܣ, (Ἄρης), ܣܗܝܡ, الِمرّخت, الجلميد, le feu, dans le sixième signe, ܣܛܡܐ, فولاد ;

ܩܪܘܢܘܣ (Κρόνος), le plomb noir (ܐܒܪܐ ܐܘܟܡܐ, الابر, الاسرب), la terre, dans le quatrième signe de Camoš (ܟܡܘܫ) ;

ܗܪܡܝܣ (Ἑρμῆς), le mercure (ܙܝܘܓ), المفاوح ; l’air et l’eau, dans le neuvième signe de Nébo (ܢܒܘ).

Quelques-uns de ces noms méritent du fixer l’attention.

L’identification du Bêl babylonien et syrien avec Jupiter est bien connue.

On sait également que Bilati et Estera désignaient Vénus, la première dans la tradition babylonienne et la seconde dans la tradition araméenne, cp. Bar Bahloul, 244, 7. Le nom Seroš semble, au contraire, emprunté à la mythologie perse, quoique le nom de Vénus soit dans cette mythologie Anahit (en syriaque Anahid ܐܢܗܝܕ, BB., 245, 4). Seroš désigne dans l’Avesta, comme M. J. Darmesteter a bien voulu nous le faire savoir, le Génie de l’obéissance. En persan moderne, il a pris le sens d’ange, messager (Vollers. Lex. pers. II. 292). Ce nom se trouve encore ici, 3, 7. et dans le manuscrit de Cambridge.