un type d’écriture propre et distinct de celui qu’employaient les Phéniciens, demeura un pendant plusieurs siècles ; et ces siècles correspondent exactement à l’époque durant laquelle MM. Lassen[1] et Layard[2] ont démontré qu’il était, ainsi que dans l’Assyrie et la Babylonie, employé dans la Perse même comme caractère cursif, à côté du cunéiforme servant d’écriture monumentale. Dans son état d’unité, l’écriture araméenne présenta trois formes successives, dont il importe de résumer en quelques mots l’histoire.
Antérieurement au VIe siècle avant l’ère chrétienne, l’alphabet commun à toutes les populations sémitiques de la Syrie, en donnant à ce mot le sens le plus étendu qui lui fut attribué dans l’antiquité, est l’alphabet phénicien archaïque, souche de l’écriture grecque et de tous les systèmes graphiques de l’Occident. Vers le VIe siècle, l’écriture phénicienne de la seconde époque, que l’on a nommée sidonienne, se constitue définitivement : le plus beau monument de cette écriture est l’inscription du sarcophage d’Eschmounazar ; en même temps la branche araméenne se sépare de la souche commune. Le caractère principal de ce nouvel alphabet est l’ouverture des boucles des lettres ר ,ע ,ד ,ב. Mais pendant deux siècles environ, à côté de ces formes nouvelles se maintiennent un certain nombre de formes anciennes ; l’altération de toutes les lettres n’est pas