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DÉCEMBRE 1865.

complet. L’âyushmat Mahâkaçyapa l’a remis à mon précepteur, et mon précepteur, à son tour, m’ayant confié (le dépôt de) l’enseignement, est entré dans le nirvâna complet. Et maintenant que moi aussi[1] je vais entrer dans le nirvâna complet, ce sera à toi désormais à développer tout au long cet enseignement, à l’appliquer à faire connaître à tous en quels termes Bhagavat a formulé sa doctrine. » — Puis, l’âyushmat Çânavâsika, après avoir réjoui le cœur de ceux qui donnent beaucoup et dont la manière de vivre est conforme à la pureté, ayant fait apparaître des lueurs, des flammes, des pluies abondantes, des éclairs et toutes sortes de prodiges, entra dans le nirvâna complet au sein du milieu exempt de tout reste d’agrégat[2].

  1. Les deux premières lettres de cette phrase sont méconnaissables. On peut lire pung ou lung. Lung signifiant prédiction, la phrase serait lung.yang.yongs su.mya.ngan.las.hdas.ste. L’annonce du nirvâna complet existant (pour moi). Mais il vaut mieux lire da.nga (maintenant moi, etc.), d’autant plus que le membre de phrase suivant commence par da khyod (maintenant toi), et qu’il y a ainsi une sorte de parallélisme.
  2. Cette phrase sur le nirvâna est bien connue : Burnouf l’a citée et discutée (Introd. à l’hist. du Buddh. indien, p. 591. Je me bornerai à mettre en regard les mots tibétains et les termes sanscrits correspondants :
    Pung.pô lhag.ma med.pa dbyings.su
    Upadhi Çésha ni : dhâtau
    Agrégat reste sans milieu (région) dans
    yongs.su mya ngan.las.hdas
    parinirvrita
    entré dans le nirvâna complet.

    Dans l’exemple cité par l’illustre indianiste, le mot dbyings su