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DÉCEMBRE 1865.

Ananda, et, ayant réuni les paumes de leurs mains, ils dirent à l’âyushmat Ananda : « Pour apprendre la loi et la discipline (Dharma et Vinaya)[1] bien enseignées, nous avons quitté notre demeure et nous sommes devenus des upâsakas[2] (auditeurs laïques) accomplis : nous demandons maintenant à être élevés à l’état de bhixus (moines mendiants). » En tout autant de temps, l’âyushmat Ananda produisit cette pensée : « Disciples, venez ici tous ensemble près de moi. » Quand il eut produit cette pensée, incontinent, conformément à ce qu’il avait dit, les cinq cents disciples se rendirent près de lui.

« Le sthavira Ananda, ayant accompli des transformations surnaturelles sur la terre ferme, au milieu de l’eau, ferma tout accès jusqu’à lui[3]. En tout autant de temps, l’assemblée de rishis, composée de cinq cents personnes qui avaient adopté

  1. Division originelle et fondamentale, des Écritures buddhiques.
  2. Les upâsakas sont les individus, non encore reçus moines, qui suivent l’enseignement religieux et observent certains préceptes. On les appelle en tibétain dge-bsñen « voisin de la vertu. » Cependant notre texte porte bsñen par-rdzogs « qui s’est parfaitement approché, » composé auquel le dictionnaire attribue le sens de devenir religieux ; il se retrouve plus bas avec ce sens. Mais, ici, j’ai cru devoir traduire par upâsaka à cause du contexte ; car si l’on dit, « nous sommes devenus des religieux, » la phrase qui suit n’a plus de raison d’être.
  3. Sur la terre ferme, au milieu de l’eau, expression périphrastique, pour désigner une île du Gange. Csoma de Körös [As. Res. XX, p. 92) dit que cette île est imaginaire. Je crois que, dans tous les cas, on aurait de la peine à la retrouver. — Ferma tout accès auprès de lui, je traduis ainsi lam med par byas sô (fit ou fut fait — à l’état de — sans chemin).