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32. La postposition du datif est noŭr ( ), et répond au japonais ni. Si l’on tient compte de l’observation que j’ai présentée à l’occasion de la particule du génitif, on pourra également rapprocher du coréen noŭr les particules ᠢᠠᠷ yar, et ᠲᠣᠷ tour du mongol ; — ཏུ tou, དུ dou, རུ rou du tibétain ; — ᡩᡝ du mandchou, etc. Dans cette dernière langue, on n’a rien conservé qui rappelle la postposition coréenne, mais bien une forme qui se rapproche du dou tibétain et du tour mongol.

33. La postposition de l’accusatif rou rappelle le suffixe tibétain , et, de même que ce dernier, on se dispense parfois de l’indiquer dans la composition phraséologique[1].

34. Comme postposition de l’ablatif, les vocabulaires coréens-japonais nous donnent la particule 부틀 pout‘our, qui répond au chinois tsze, et au japonais ヨリ yori, dans le sens du latin ex ou de l’anglais from. Dans son Voyage au Japon, M. de Siebold a recueilli le mot isya[2], qui est, suivant lui, la particule ordinaire de l’ablatif. Nous sommes trop peu certains du rôle précis de ces deux particules pour nous permettre d’en faire l’objet de rapprochements philologiques.

  1. Il en est de même en mandchou (Kaulen, Ling. mandsh. Inst. p. 26).
  2. Archiv zur Beschrcibung von Japan, Nippon vii, p. 11.