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l’un et l’autre système, on s’attache cependant à associer de préférence des mots de même origine, de façon à former le moins possible de mots composés ou de locutions bâtardes. Mais il arrive maintes fois que cette latitude n’est point accordée au lecteur, et que la signification précise du signe idéographique dépend, pour le coréen, du mode employé pour le lire.

22. À l’exemple des Fokiénais, des Cantonais, des Annamites et des Japonais, les Coréens emploient quelques signes idéographiques, formés d’après le système des Chinois, mais qui ne se rencontrent pas dans l’écriture de ces derniers. Je n’ai pu trouver nulle part le catalogue de ces signes.


III. OBSERVATIONS GÉNÉRALES SUR LA LANGUE CORÉENNE.


23. La situation géographique de la Corée, qui semble n’être qu’une partie de la Chine, fit présumer tout d’abord que les Coréens parlaient un dialecte de la langue chinoise ou, pour le moins, un idiome de la même famille. Bien que nous n’ayons jusqu’à présent que des documents très-imparfaits sur le coréen, il paraît cependant hors de doute que cette opinion préconçue doit être complètement abandonnée.

Si l’on examine le vocabulaire coréen, on y découvre, il est vrai, une assez grande quantité de mots chinois ; mais on n’en rencontre pas moins dans le japonais, et cependant il est admis aujourd’hui que cette dernière langue et le chinois ne pré-