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outre relevé sur des cartes les mots renfermés dans les vocabulaires que j’ai pu me procurer, et, par un travail de comparaison, il m’a été donné parfois de les corriger l’un par l’autre. De cette façon, j’ai recueilli quelques documents sur la langue et l’histoire de la Corée que j’espère publier successivement par extraits, si ce mémoire, tout imparfait qu’il est sans doute, ne paraît cependant pas absolument dénué d’intérêt.

Il me reste, en terminant, à réclamer l’indulgence des savants pour un travail rédigé avec aussi peu de secours et avec des matériaux souvent fort imparfaits, dont je n’ai pu tirer parti qu’après les avoir soumis au plus pénible contrôle[1]. J’espère cependant que les fautes qui auront pu m’échapper ne seront pas assez graves pour retirer tout l’intérêt que peut offrir, dans l’état actuel de nos connaissances, un premier aperçu de la langue et de la grammaire des indigènes de la Corée, au point de vue de la philologie et de la linguistique générale.

27 septembre 1869.




I. DE L’ÉCRITURE CORÉENNE.


1. Les Coréens, contrairement aux Chinois et aux Japonais, possèdent un véritable alphabet, c’est-à-dire une série de voyelles et de consonnes distinctes, sans ligatures proprement dites.

2. L’alphabet coréen[2] comprend treize voyelles

  1. J’ai entrepris la composition de ce mémoire, moins pour faire diversion avec mes études japonaises et chinoises, que parce qu’il me permettait de mettre en lumière plusieurs faits importants sur lesquels je dois m’appuyer pour établir mes doctrines sur les migrations primitives des races civilisatrices de la Chine.
  2. L’alphabet communément usité en coréen est désigné, suivant Klaproth, sous le nom de ghin-boun. — On trouve une liste des