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sans cesse : « C’est un chef-d’œuvre, c’est merveilleux !

— « J’ai encore quelque part un porte-pinceaux, dit le gouverneur, remarquant que le prince de Touan prenait tant de plaisir à regarder son presse-papiers ; il est en jade et représente un dragon ; c’est le même artiste qui l’a sculpté. Je ne sais vraiment pas où je l’ai mis ; mais demain matin je le chercherai et je vous l’enverrai avec les lions.

— « Je vous remercie infiniment de votre intention obligeante, répondit le prince de Touan, transporté de joie. J’imagine que ce porte-pinceaux est d’une beauté ravissante.

— « Vous le verrez demain matin dans votre palais, répliqua le gouverneur ; je le chercherai, je le chercherai. C’est un petit présent que je veux vous offrir. »

Le prince de Touan réitéra ses remerciements [1]….

Le lendemain, sans plus tarder, Siao-wang acheta un porte-pinceaux, le mit avec le presse-papiers

  1. Tous ces détails sont d’une grande fidélité historique. On représente Tchao-ki, prince de Touan, qui devint empereur, sous le titre de Hoeï-tsong, « comme un prince naturellement curieux ; amateur des choses rares et bien travaillées. On dit qu’une bagatelle de cette nature l’occupait des jours entiers. Les courtisans, qui avaient reconnu ce faible dans le monarque, cherchaient dans le pays les peintures les plus intéressantes, les pierres les plus curieuses et les ouvrages de mécanique les plus rares pour les offrir à l’empereur. » (Voyez l’Histoire générale de la Chine, par le P. de Mailla, t. VIII, p. 334 et 335.)