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une espèce d aventurier. D’ordinaire, on ne change pas facilement son nature). Malgré cela, je ne puis pas lui fermer ma porte, par considération pour Lieou-ta-lang, qui est mon parent. »

Thong-tsiang-sse fut donc forcé de s’accommoder à la circonstance ; il accueillit Kao-khieou de la manière du monde la plus honnête et, avec une joie affectée, lui offrit une chambre dans sa maison.

Dix jours à peine s’étaient écoulés que l’apothicaire songea aux moyens de se débarrasser de Kaokhieou. Il tira d abord de son armoire une robe neuve, écrivit une lettre de recommandation, puis, s adressant à Kao-khieou : « Ma maison est pauvre, lui dit-il, nous vivons dans l’obscurité et, comme je craindrais de nuire à vos intérêts, en vous retenant ici, mon intention est de vous introduire dans la maison de Siao-sou, le ministre d’État. Qui sait ? parla suite, vous pourrez vous faire un nom. Du reste, je vous demande votre avis. Qu’en pensez-vous ? »

Kao-khieou, au comble de la joie, remercia Thong-tsiang-sse. Sur quoi celui-ci, remettant la lettre d’introduction à un commissionnaire, le chargea de conduire Kao-khieou chez le ministre d’État. Arrivés à l’hôtel, Siao-sou vint au devant d’eux, salua Kao-khieou, lut la lettre de Thong-tsiang-sse et se dit à lui-même. : « Est-ce qu’il s’imagine par hasard que je vais recevoir Kao-khieou dans mon hôtel ? Au surplus, faisons le généreux pour aujourd’hui ; demain,