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A cette époque, l’empereur Tchi-tsong offrit un grand sacrifice dans le Nan-kiao, ou la banlieue du midi. Pour remercier le Ciel de la sérénité de la saison, il donna un libre cours à sa magnanimité et publia une amnistie générale. Kao-khieou, qui vivait dans l’exil, profitant du bénéfice de l’amnistie, forma le projet de retourner dans la capitale. Or Lieou-chi-kiouen, son hôte, avait un parent à Khaï-fong-fou ; c’était un apothicaire, nommé Thong-tsiang-sse, dont la pharmacie était située au bout du pont aux piles d’or. Il lui écrivit donc une lettre de recommandation qu’il remit avec des provisions de voyage à Kao-khieou, en lui assurant que, s’il allait à Khaï-fong-fou, il trouverait un bon accueil dans la maison de Thong-tsiang-sse.

Kao-khieou prit alors congé de Lieou-ta-iang et quitta Lin-hoaï. Parvenu à la capitale, après avoir voyagé à petites journées, il se rendit directement à la pharmacie Thong et remit sa lettre de recommandation.

Thong-tsiang-sse, après avoir salué Kao-khieou, lut la lettre de Lieou-chi-kiouen ; mais, réfléchissant, il se dit à lui-même : « Comment pourrais-je, sans me compromettre, recevoir Kao-khieou dans ma maison ? Si c’était un homme d’un caractère honorable, non équivoque, un de ces hommes à qui l’on porte naturellement du respect, mes enfants ne pourraient que profiter avec lui, mais c’est