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et modernes ; quant à la charité, la justice, l’observation des rites, la sagesse, la sincérité, ce sont là des choses qu’il ignorait absolument. Aussi le voyait-on, tantôt dans la capitale, tantôt dans la banlieue, s’abandonner partout au luxe et à la mollesse. Il avait contracté avec le fils d’un officier supérieur, appelé Wang, une liaison qui aurait pu être préjudiciable à la fortune de celui-ci (car chaque jour amenait pour eux des intrigues et des dépenses nouvelles), si Wang n’eût porté sa plainte au premier magistrat de la capitale. Kao-khieou fut condamné à la bastonnade et au bannissement ; défense fut faite à tous les habitants de la capitale de lui accorder un asile dans leurs maisons.

Kao-khieou, réduit à cette extrémité, prit le parti de se retirer dans le Hoaï-si. Arrivé à Lin-hoaï (chef-lieu de l’arrondissement de ce nom), il implora l’assistance d’un homme de mauvaise compagnie qui avait ouvert depuis longtemps une maison de jeu. Cet homme, qui s’appelait Lieou-ta-lang, était connu dans la ville sous le nom de Lieou-chi-kiouen. Il se plaisait non-seulement à recevoir et à nourrir dans son tripot tous les fainéants de la ville, mais il y avait encore attiré ces individus de bas étage qui viennent des quatre parties de l’empire et qui travaillent à la construction des dignes. Kao-khieou trouva un refuge dans la maison de Lieou-ta-lang, où il demeura pendant trois années consécutives