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En apercevant ces quatre caractères, Hong, le Taï-oueï, fut ravi de joie. « Eh bien, dit-il au vénérable, tout à l’heure vous mettiez des obstacles à mon projet ; comment se fait-il donc qu’on ait gravé mon nom sur ce bloc de pierre, il y a quelques centaines d’années : « Hong, que je rencontrerai par hasard, ouvrira ce monument ? » Vous le voyez, c’est un ordre, c’est un ordre. Je crois maintenant que le roi des démons est renfermé sous ce monument. Vite, qu’on le démolisse, que l’on creuse partout. »

... Le vénérable répéta quatre ou cinq fois qu’il appréhendait des malheurs ; mais comment aurait-il pu fléchir le Taï-oueï ? Les bonzes rassemblés en grand nombre se mirent à l’œuvre ; ils commencèrent par abattre, à coups de pioches, le monument de pierre, soulevèrent, à force de bras, la tortue qui était à sa. base et finirent par déblayer le soL Ils creusèrent pendant une demi-journée environ. On était à peine parvenu à une profondeur de trois à quatre pieds, lorsqu’on trouva une dalle de jaspe vert plus large que la chambre du supérieur. Le Taï-oueï ordonna aux bonzes de soulever cette dalle. Le vénérable, dans sa vive inquiétude, avait beau s’écrier : « Il ne faut pas creuser plus avant, » Hong-sin n’écoutait rien. On soulève la dalle et l’on aperçoit un précipice de dix mille tchang de profondeur. Un bruit perçant se fait d’abord entendre dans les cavités de ce gouffre immense ; c’était une voix, une voix dont l’éclat pénétrait partout et