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ils lui indiquèrent du doigt les chemins et les sentiers, et le vénérable, qui avait la surintendance du palais, prenant la parole, dit au Taï-oueï :

« Seigneur, de vous dépend aujourd’hui le salut du peuple ; fermez donc votre cœur au découragement et au regret ; mais fortifiez-vous dans votre résolution et partez. »

Le Taï-oueï prit congé des Tao-séé ; puis, après avoir invoqué le nom du maître du Ciel, il se mit à gravir à pied la colline. Sans aucune escorte, seul, il marcha pendant quelque temps dans les sentiers tortueux de la montagne, qui était coupée d’un nombre infini de tours et de détours, saisissant parfois les plantes grimpantes, qu’il entrelaçait l’une dans l’autre et auxquelles il se cramponnait comme à une corde, pour soutenir sa marche. Il parvint jusqu’au sommet de plusieurs collines ; mais, après avoir fait deux ou trois milles (li), insensiblement ses pieds se gonflèrent ; il était déjà si faible qu’il ne pouvait plus proférer une parole ; le doute s’empara de son esprit. Alors, réfléchissant, il se dit à lui-même : « Quand j’étais à la capitale, je dormais sur des coussins moelleux ; on me servait à mes repas une foule de mets délicats et recherchés, et encore je m’en lassais ! D’où vient donc qu’ils m’ont mis aux pieds des sandales de paille pour marcher ? Il y a sur cette montagne tant de chemins qui s’ouvrent et se croisent de toutes parts ; comment découvrir