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maître de la doctrine et, après avoir frappé la terre de votre front, vous lui adresserez votre supplique ; mais si, manquant de foi, votre courage vient par suite à défaillir, c’est en vain que vous graviriez la montagne sur laquelle demeure le grand anachorète, vous ne le verriez pas.

— « Hélas, s’écria le Taï-oueï, après avoir entendu ces paroles, mon cœur doit être inaccessible à la crainte ; car, pour vous dire la vérité, depuis la capitale jusqu’ici, j’ai régulièrement jeûné aux racines et à l’eau. Je m’en repose donc sur vos paroles ; demain, à l’aube du jour, je gravirai la montagne. »

Quand le soir fut venu, on se retira. Le lendemain, à la cinquième veille, les Tao-ssé se levèrent pour apprêter des parfums ; ils invitèrent le Taï-oueï à faire ses ablutions. Les ablutions achevées, Hong-sin revêtit une longue tunique de chanvre et mit à ses pieds des sandales de paille. Après avoir mangé quelques racines cuites à l’eau, il enveloppa la missive impériale dans un morceau de soie jaune, la replaça dans son étui, qu’il suspendit à ses épaules, prit sa cassolette d’argent, se baissa jusqu’à terre et brûla l’encens du fils du Ciel.

Alors les Tao-ssé, toujours en grand nombre, le conduisirent jusqu’au pied de la montagne ; là,