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bien qu’il demeure sur le sommet d une montagne, n’en est pas moins doué de facultés extraordinaires ; il monte, quand il veut, sur les nuages, qu’il dirige à son gré ; on chercherait inutilement les traces de ses pas. Si nous-mêmes, pauvres bonzes du Tao, nous avons de la peine à le voir, comment voulez-vous qu’on dépêche vers lui un messager ?

— « Hélas, répliqua le Taï-oueï, comment donc faire ? Une maladie pestilentielle exerce maintenant ses ravages dans la capitale ; et, comme elle s’étend partout, l’empereur veut que, pour sauver les hommes et conjurer le fléau du ciel, le grand maître de la doctrine récite des prières et offre un sacrifice propitiatoire, conformément aux règles de votre liturgie. Je tiens à exécuter les volontés de l’empereur ; éclairez-moi donc de vos lumières.

— « Prenez garde, répliqua vivement le vénérable, il y a ici quelques difficultés. Si le (ils du Ciel veut sauver les hommes, il faut pour cela que Votre Excellence se convertisse à notre foi, quelle ne livre plus son esprit au doute, son cœur à la crainte. Gouverneur, pratiquez les saintes abstinences, observez les jeûnes, faites vos ablutions ; quittez ensuite cet habit de parade ; laissez là votre escorte ; suspendez à vos reins (l’étui qui renferme) la missive impériale ; brûlez des parfums sur votre route, gravissez à pied la montagne ; accomplissez le cérémonial prescrit, vous verrez alors le grand