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des règlements de police et prescrivait des mesures sanitaires, pour maintenir l’ordre dans la classe inférieure et arrêter les progrès de l’épidémie ; il levait des impôts, achetait des substances médicinales ; mais hélas, ce fut inutilement qu’on épuisa toutes les ressources de l’art. La contagion se propageait avec une rapidité inexprimable. Les mandarins de l’ordre civil et militaire résolurent d’en délibérer ; ils s’assemblèrent dans la grande cour du palais et bientôt après sollicitèrent une audience du fils du Ciel.

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Dans cette assemblée générale des cours suprêmes, on vit un grand ministre franchir tout à coup les rangs. C’était Fan-tchong-yen, qui avait le titre de Tsan-tchi-tching-ssé. Après le cérémonial prescrit, Fan-tchong-yen se leva et s’exprima en ces termes : « Sire, l’épidémie s’étend aujourd’hui dans toutes les provinces. L’armée souffre, le peuple souffre. On ne rencontre plus que des malheureux abandonnés et sans secours. Des nouvelles désespérantes arrivent coup sur coup. Dans un tel état de choses, l’humble avis de votre ministre est qu’il faut conjurer par des sacrifices cet épouvantable fléau et appeler au secours du peuple le grand maître de la doctrine des Tao-ssé ; il faut en outre que l’on offre, dans les temples et les pagodes de la capitale, à tous les esprits du Ciel sans exception, un grand sacrifice propitiatoire, et que Votre Majesté présente elle-même une supplique au Chang-ti (sou-